19/05/2019

17/05/2019

"Les études d'abord, le sexe après!"

Le projet de sensibilisation des jeunes scolarisés et déscolarisés en de la santé sexuelle et reproductive consiste à une campagne de sensibilisation, animée par l'ONG MALACHIE.

L'ONG MALACHIE est chargée d'informer, de sensibiliser voire même d'accompagner les jeunes particulièrement aux jeunes filles élèves dans le domaine des Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR). Une attention particulière est accordée aux parents d'élèves et enseignants et responsables d'établissements scolaires dans la mise en œuvre de ce projet.

Aussi, le projet permettra de renforcer les capacités des acteurs de la DSSR et de sensibiliser la jeunesse gabonaise

Ainsi, c'est ce vendredi 17 Mai qu'a eu lieu la phase de Lancement officielle qui s'est déroulée au Collège BIGMAN dans la Commune d'Akanda.

D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, environ 16 millions de jeunes filles de 15-19 ans accouchent chaque année dans le monde. Ces naissances interviennent au cours de l'adolescence qui est la période de transition entre l'enfance et l'âge adulte qui s'étend, selon les Nations Unies, de 10 à 19 ans. Cette période est marquée par la puberté, caractérisée par la transformation du corps humain avec tous les phénomènes biologiques, psychiques et sociaux qui l'entourent.

Au Gabon, une enquête démographique et de santé, menée par le gouvernement, montre que, malgré un taux de scolarisation élevé (97,2 %) et avec un indice de parité de genre au primaire et au secondaire très proche de 1, les adolescentes constituent 21 % de l'ensemble des femmes en âge de procréer et contribuent pour 14 % à la fécondité totale des femmes au Gabon. Aussi, environ 28 % des filles de 15-19 ans ont déjà commencé leur vie féconde : 23 % ont déjà eu au moins un enfant et 5 % sont enceintes pour la première fois.

La même enquête a également mis en évidence le phénomène de sexualité précoce et de grossesses non désirées au Gabon. En effet, un peu plus de 2 filles sur 10 (21,9 %) et près de 7 filles sur 10 (68 %) ont déjà eu leur premier rapport sexuel non protégé avant d'atteindre respectivement 15 et 18 ans.

En outre, l'étude révèle plusieurs manquements notamment les besoins en termes d'information, de sensibilisation et de formations en santé sexuelle et reproductive, une faible utilisation des moyens contraceptifs et particulièrement des préservatifs : un peu plus de 6 filles sur 10 de 15-19 ans (63,9 %) et environ 8 garçons sur 10 (78,1 %) de la même tranche d'âge ont utilisé un préservatif au cours de leur dernier rapport sexuel. A ce sujet, le Coordonnateur du Système des Nations Unies et Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour Développement (PNUD) soutient que « Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce phénomène de grossesse précoce et parmi lesquels, le manque d'information et d'éducation sexuelle et une difficulté d'accès aux services de SSR. »

Aussi, les actions menées par le gouvernement et quelques associations dont l'ONG MALACHIE, dans le cadre de la sensibilisation et la vulgarisation de bonnes pratiques de la SSR, se limitent souvent à quelques émissions radio-télévisées et visites dans des établissements primaires et secondaires de Libreville, la capitale du pays. Ainsi, les femmes et jeunes filles (dont celles handicapées) non scolarisées se retrouvent exclus des campagnes de sensibilisation et d'accès aux services relatifs aux DSSR. Et pourtant, selon les chiffres officiels, 233 enfants handicapés ont abandonné l'école et 646 n'ont jamais été scolarisés. Le rapport général sur la situation de la femme gabonaise, produit en 2017 par le gouvernement et les partenaires au développement, souligne d'ailleurs ce problème. « Les difficultés et les obstacles restent persistants pour la femme gabonaise vivant avec un handicap quant à la pleine jouissance de ses droits fondamentaux » notamment les Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive.

Cette catégorie de personnes, pourtant exposée au même titre que les autres, restent sous informée et bénéficient difficilement des services relatifs aux DSSR. De même pour celles qui sont à l'intérieur du pays ainsi que les professionnelles du sexe qui ne sont jamais pris en compte.

Face à cette situation, on perçoit la nécessité de corriger cette forme d'injustice en menant des actions de sensibilisation, d'information, de formation et d'accompagnement notamment auprès de ces catégories sociales exclus des schémas classiques. Tels sont les principaux enjeux de ce projet.

Cette campagne de sensibilisation sur la santé sexuelle de reproduction chez les jeunes scolarisés et déscolarisés vise à :

  • Informer les jeunes et les populations sur leurs droits relatifs à la sexualité et à la reproduction
  • Susciter des changements de comportements, prise de conscience auprès des jeunes ;
  • Former des pairs éducateurs en santé sexuelle reproductive ;
  • Impliquer les parents d'élèves, les enseignants, les autorités sanitaires et sociales pour la promotion de l'éducation sexuelle ;
  • Sensibilisés les jeunes sur le VIH/SIDA, MST et le planning familial.

Résultats attendus

  • Les jeunes adoptent un comportement sexuel responsable;
  • Les jeunes filles prennent conscience de l'importance des études ;
  • Les jeunes sont sensibilisés sur le VIH/SIDA, les MST et le planning familial.
  • Les parents d'élèves et les enseignants s'impliquent dans l'éducation sexuelle ;
  • Les grossesses précoces chez les jeunes-filles et la date du premier rapport sexuel sont repoussés

Public Cible et Bénéficiaires

  • Les jeunes élèves et étudiants ;
  • Les jeunes-filles mères
  • Les femmes handicapées
  • Les professionnelles du sexe
  • Les parents d'élèves et les enseignants ;
  • Les jeunes déscolarisés;
  • les autorités administratives sanitaires et sociales.
  • Les agents des municipalités

Les principales personnes ressources seront les membres de l'ONG MALACHIE, spécialiste, experts et consultants en la matière mais également les animateurs.

Toutefois, d'autres personnes pourront intervenir durant la mise en œuvre du projet :

  • Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA)
  • L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
  • Le Fonds des Nations Unies pour l'Enfant et la Femme (UNICEF)
  • Le Gouvernement gabonais (via ses collectivités locales ou services spécialisées)
  • D'autres organisations de la Société Civile