SHINING-BRAINS POUR UNE EDUCATION DE QUALITE POUR LES FILLES

10/06/2021

Depuis 2000, la hausse significative de la scolarisation au primaire a profité dans une large mesure aux filles dans de nombreux pays, notamment au Gabon en Afrique subsaharienne. En 1970, le taux brut de scolarisation au primaire des filles dans cette région était de 44,43%, il atteint 97% en 2013. [1] Selon le dernier Rapport mondial de suivi sur l'Education Pour Tous (EPT), en 2015, 17 pays d'Afrique subsaharienne sur 117 pays dans le monde ont atteint la parité au primaire. Cependant, les progrès enregistrés dans l'élimination des disparités entre les sexes ont été beaucoup moins marqués dans l'enseignement secondaire et supérieur. En Afrique subsaharienne, le nombre moyen de filles scolarisées au secondaire par rapport au nombre de garçons n'a que faiblement progressé depuis 1999, pour s'établir en 2012 à 84 filles pour 100 garçons. 

Globalement, le pourcentage d'enfants n'ayant jamais été scolarisés a diminué dans la plupart des provinces gabonaises. Cependant, ce sont toujours les filles les plus pauvres qui ont le moins de chances d'être scolarisées. 

Causes de la non scolarisation des filles

Globalement, les obstacles à la scolarisation des filles sont multiples :

  • Les normes sociales : Les filles sont le plus souvent discriminées du fait du rôle que les sociétés leur assignent. Dans de nombreuses communautés, les normes sociales imposent une division genrée du travail conférant à la fille un statut de future mère de famille, que l'on croit incompatible avec l'école. Les femmes sont le plus souvent en charge des tâches domestiques, de l'éducation des enfants, l'entretien du foyer ou encore la gestion de la nourriture. Avec le mariage, la fille est appelée à quitter sa famille pour une autre, ce qui veut dire qu'investir sur elle est souvent considéré comme une perte, contrairement aux garçons pour qui l'accès à l'éducation est synonyme d'investissement économique.
  • Les grossesses et mariages précoces : Des études montrent que les grossesses et mariages précoces ont des conséquences négatives sur la scolarisation des filles. Très souvent, cet état entraine un arrêt volontaire ou forcé de la scolarisation de la fille.  Ces phénomènes sont particulièrement présents dans les foyers à faible revenus de la ville de Port-Gentil où il existe très peu de dispositifs spécifiques d'accompagnement des grossesses à l'école et où l'éducation sexuelle fait défaut.
  • Les violences à l'école : Les violences de genre en milieu scolaire sont très répandues et constituent un autre facteur très important de la déscolarisation des filles en Afrique. Ces violences subies à l'école, sur le chemin ou aux abords de l'école, mettent en jeu des dimensions multiples: économique (cas du sexe transactionnel entre élèves et enseignant.e.s), socioculturelle (tabou sur la sexualité, absence d'éducation à la sexualité, relations de genre inégalitaires) et sanitaire (peu ou pas de sanitaires adaptés). Lors d'une enquête menée par l'ONG MALACHIE  dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la fille les 11 et 13 octobre 2019 à Libreville et Port-Gentil, estime que 46 % des élèves féminines interrogées confirment être victimes de harcèlement, d'abus et de violences sexuels de la part de leurs enseignants ou d'autres membres du personnel de l'école. Des cas d'incestes ont également été révélés.
  • Les effets positifs de l'éducation des filles que promeut le Programme SHINING BRAINS de l'ONG MALACHIE

    De nombreuses études ont démontré l'impact positif de l'éducation des filles sur la réduction de la pauvreté, de la mortalité infantile et sur la promotion de l'égalité entre les sexes. L'éducation est un facteur clé permettant aux femmes d'exercer des activités rémunératrices, de participer aux revenus du ménage et d'acquérir une autonomie économique et sociale. Ainsi, il est aujourd'hui démontré qu'une fille instruite se mariera plus tard, aura moins d'enfants, se nourrira mieux, aura un emploi mieux rémunéré et participera davantage à la prise de décisions dans le domaine familial, social, économique et politique. La scolarisation des filles a également un effet multiplicateur : ses enfants, à leur tour, auront de meilleures chances d'aller à l'école et d'y rester dans de meilleures conditions.